Vue d‘ensemble

Les managers suisses en pleine conversation
D’infirmière diplômée à CEO

Franziska Berger, infirmière diplômée et actuellement CEO de l’hôpital de Lachen, nous parle de sa carrière, de la concurrence acharnée et des approches stratégiques de l’hôpital de Lachen dans cette édition du Stettler CEO Talk. Elle révèle également ce qui fait de Lugano sa destination favorite depuis 30 ans.

Franziska Berger, votre carrière est remarquable – vous avez fait vos débuts en tant qu’infirmière diplômée et occupez à présent le poste de CEO de l’hôpital de Lachen. Aviez-vous planifié votre carrière de la sorte?

Pas directement. Lorsque j’ai commencé à travailler en tant qu’infirmière, j’ai vite réalisé que la conduite me convenait particulièrement. Je suis rapidement devenue responsable de service, puis responsable des soins infirmiers. Et ainsi de suite, jusqu’au poste de CEO d’un hôpital.

Quels sont vos conseils pour embrasser une carrière de gestion dans le domaine des soins, et à quels aspects faut-il tout particulièrement prêter attention?

Je suis convaincue que les qualités managériales ne peuvent que dans une certaine mesure être acquises par l’entraînement, la formation et le perfectionnement. Il est primordial de savoir reconnaître l’étendue de ses capacités dirigeantes et d’avoir le courage de quitter sa zone de confort. Cette démarche est capitale pour faire avancer sa carrière et se ménager une place dans les hautes sphères. Par exemple, il est possible de fournir d’excellentes prestations au poste de responsable de service tout en éprouvant des difficultés à franchir l’étape professionnelle suivante. Il est impératif de respecter ses limites sans éprouver de culpabilité.

Pensez-vous que les qualités d’un-e leader ressortent déjà dès la jeunesse?

Il me semble que oui. Moi, je l’ai découvert aux scouts. A l’âge de seize ans, j’étais cheffe scoute d’une patrouille de 50 jeunes filles et me plaisais énormément à ce rôle. J’aimais avoir la vue d’ensemble et être en charge de la planification. A l’époque, je savais aussi qu’il existait d’autres types de caractères qui, pour leur part, ne tiennent pas à avoir cette vue périphérique et se sentent mieux lorsqu’ils se contentent de participer.

Votre expérience dans le domaine des soins vous est-elle utile dans votre rôle de CEO?

Par mon expérience personnelle, j’ai l’avantage de très bien connaître le noyau de notre activité. Le personnel de soins, qui constitue la grande majorité de nos effectifs, se sent donc très bien représenté.

Et quels sont les désavantages de ce bagage?

En tant que CEO, il me manque certains aspects juridiques et économiques ainsi que des notions d’économie d’entreprise. A cet égard, il est primordial de communiquer de manière ouverte et honnête, d’acquérir l’essentiel et de veiller à ce que les compétences nécessaires soient disponibles au sein de la direction.

Sur l’ensemble de votre carrière, quels sont les défis qui vous ont le plus marquée?

Les situations d’impuissance auxquelles on ne peut rien changer. Au fil des années, j’ai essuyé quelques refus pour des postes que j’aurais beaucoup aimé obtenir. Ces revers m’ont appris à réagir calmement et à poursuivre mon chemin.

Une des difficultés actuelles réside dans le fait que si l’hôpital de Lachen est une société anonyme qui pourrait prendre beaucoup de décisions de manière autonome, il n’en est pas ainsi dans la pratique. A bien des égards, notre système de santé met un frein considérable à la liberté entrepreneuriale, ce qui constitue un défi de taille, voire une mission impossible.

En tant que CEO de l’hôpital de Lachen, vous assumez de nombreuses responsabilités. Comment gérez-vous cela?

A mon sens, un-e CEO endosse une responsabilité générale, qui s’étend également aux éléments susceptibles d’échapper à son contrôle. La situation pouvant basculer à tout moment, je suis bien consciente de me trouver sur un siège éjectable. Mais au lieu de réfléchir à ce qui pourrait arriver, je dirige de manière transparente et voue une pleine confiance à mon équipe. Et si quelque chose arrivait, nous verrons bien comment réagir.

Que faites-vous contre le stress?

J’aime arriver avant six heures du matin au bureau pour m’occuper des points en suspens, de manière à pouvoir entamer plus ou moins calmement ma journée de travail. Cette stratégie me convient parfaitement, car je supporte mal le stress d’avoir beaucoup de choses à faire et pas une seule minute à leur consacrer. Je m’efforce en outre de maintenir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée malgré la charge de travail. J’aime notamment les activités en plein air, le sport de temps en temps ou les rencontres entre amis.

D’un point de vue géographique, l’hôpital de Lachen n’est pas idéalement situé, et la concurrence est rude. Envisagez-vous de nouvelles approches stratégiques pour remédier à cette situation?

Nous souhaitons rénover l’hôpital afin de consolider notre assise sur le marché. De plus, il nous tient à cœur de positionner plus résolument notre établissement en recherchant des coopérations avec des partenaires importants et susceptibles de nous aider à maintenir notre large palette de services, voire à étendre l’offre disponible. Pour notre taille, nous proposons des prestations exceptionnelles comprenant notamment de la chirurgie bariatrique et vasculaire, un laboratoire de cathétérisme cardiaque et une offre importante en oncologie. Seuls les hôpitaux de taille moyenne proposent habituellement ce genre de services. En outre, nous satisfaisons à des exigences élevées de qualité tout en veillant à conserver une certaine rentabilité.

Quelles sont les personnes qui vous inspirent?

Sur le plan professionnel, ce sont des personnalités dirigeantes que j’ai côtoyées directement et dont j’applique encore les conseils aujourd’hui. De manière générale, je suis fortement inspirée par l’artiste Frida Kahlo, une femme qui a su vivre sa passion malgré la maladie et la souffrance, à la fois dans ses relations et dans l’art.

Quelles sont vos passions lorsque vous ne travaillez pas?

La natation, la randonnée, le cyclisme et le ski. Etant une mordue de cinéma, je me rends tous les ans depuis 30 ans au festival de film de Locarno pour assister à des projections les unes derrière les autres durant dix jours.

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Quelles sont les clés d’une conduite efficace dans l’environnement dynamique du secteur de la santé? Qu'est-ce qui rend les employeurs attrayants dans l’industrie pharmaceutique, les technologies médicales et en milieu hospitalier? Tous les mois, le Stettler CEO Talk donne en exclusivité la parole à des cadres suisses et leur permet de s’exprimer sur ce qui les anime et ce qui fait évoluer l’industrie.

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